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Le voyageur immobile - 7

#1
Le voyageur immobile, Suite du chapitre 6

Le rire s’est éteint, il a fui mon visage
Pourtant, je garde encore en moi la douce image
De la belle intrépide, aux grands yeux de velours,
Qui enflamma mon cœur sans lui porter secours.
Je voulais m’échapper, rejoindre notre terre
Lorsque, subitement, je tombais sur la pierre
Me meurtrissant le crâne en subissant le choc,
Les deux bras étendus, comme collés au roc.
Quelques instants après, une main très furtive
Vint éponger mon front. Par cette initiative
Je sentis un effet de bien-être apaisant
Qui passait dans mon corps, semblable à un courant
De fraîcheur et de paix, douce consolation
Après avoir connu une telle émotion.
Mon regard, en s’ouvrant, découvrit le visage
D’un être soucieux devant mon sauvetage.
J’éprouvais un sursaut au fond de ma poitrine,
Non, je ne rêvais pas, c’était ma sauvagine
Qui, d’une main experte, appliquait sur ma plaie
Quelques feuilles cueillies aux branches d’une haie.
Je goûtais ce moment, plongé dans une extase,
N’osant pas murmurer la plus petite phrase
Par crainte d’abréger d’un geste pernicieux
Cet intense bonheur que je sentais précieux
Car, en m’y abreuvant, je fermais ma blessure
Qui ne serait, bientôt, plus qu’une égratignure.
Le mal qui me rongeait se tenait dans mon cœur,
Ce n’était pas vraiment une vive douleur
Mais un mal lancinant qui, bien que cérébral,
Brisait mes facultés par son élan brutal.
Je refermais les yeux, jouissant de la caresse
Qui parcourait ma peau avec délicatesse,
Une infinie douceur, faisant naître un désir
Qui, excitant mes sens, me fit alors frémir.
Sa lèvre se posa sur ma bouche entrouverte,
Moi, en y répondant, je courus à ma perte,
Le charme se brisa et comme un pauvre pitre
Je restais seul, debout, à embrasser la vitre.
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B
ien des jours ont passé dans un noir absolu,
Sans que la moindre idée jette son dévolu
Dans un esprit brisé qui refusait le rêve,
Qui aspirait, un temps, à connaître une trêve
Pour se ragaillardir, à user du repos
Après avoir souffert un semblable chaos.
Je me sentais lassé, la cervelle en déroute,
De garder ma pensée, sans arrêt, à l’écoute
Du songe bienfaiteur qui pourrait ressurgir
Pour me réconforter, ou plus, me soutenir.
Or là, rien d’important, hormis un long silence
Qui, de nombreuses nuits, obligea ma patience
A user son ardeur dans un cheminement
Que je dus supporter, quoiqu’assez mécontent.
Je ne m’attendais plus à connaître la joie
Quand, dans ma solitude, à nouveau j’entrevois
Le visage ingénu, tel un ange gardien
Qui, tout à mon secours, pareil au magicien,
Vient effacer mes peines et remettre en mon âme
Un semblant de chaleur, une petite flamme.
Sous le coup je sursaute et l’esprit en émoi
Je réprime un frisson qui me glaçait d’effroi.
Le bonheur monte en moi, là, je me sens revivre,
Je jouis de cet instant dans lequel je m’enivre
Aux sentiments de paix et de sérénité
Surgissant en mon cœur, puis, la félicité
M’emporte à un point tel que j’aspire à la quête
De partir à nouveau, de manière secrète,
Vers un lointain rivage, un lointain horizon,
Pour profiter un temps de la belle saison.
(à suivre)