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Le voyageur immobile (2)

#1





Voici la suite de l’extrait précédent
oooOooo

Les paupières fermées, mon souffle s’accélère,
Et l’horloge qui tinte à heure régulière
Me montre que la nuit s’écoule lentement.
J’aimerais au sommeil me livrer un moment
Or je reste éveillé. Ne pouvant m’endormir
Je profite du temps afin de repartir
Vers l’horizon lointain, exilant ma pensée
Loin du monde présent, en cette heure avancée.
Me voilà, très bientôt, sur le pont d’un navire,
Ballotté par le flot, que les vagues en délire
Assaillent par à-coups, enivrées de fureur,
A tel point que je sens, en moi, naître la peur.
Je reste terrassé, saisi par un vertige,
D’un geste maladroit, néanmoins, je m’oblige
A agripper des mains le bord du bastingage
Afin de résister aux assauts du tangage.
Le bateau se soulève et plonge dans la mer,
La cheminée vomit une fumée d’enfer,
Quand l’étrave se perd dans le sein de la lame,
Que l’esquif frémit pressentant quelque drame,
Les hélices hors de l’eau, comme saisies d’ivresse
Ou d’un affolement, augmentent leur vitesse.
Puis l’étrave paraît faisant jaillir l’écume
Dans des bouillonnements pareils à une brume,
Les embruns sont portés par les vents en furie
Qui mordent dans mes chairs. Moi, je les injurie,
Mais les sons qui s’enfuient de ma gorge serrée
Sont un pâle reflet de mon âme apeurée.
Je voudrais échapper à l’aveugle fureur
De tous les éléments qui m’imposent la peur
Or mes pieds sont si lourds, que je reste impuissant
A quitter mon endroit, pourtant peu réjouissant.
Mes entrailles se nouent, la tête me fait mal,
Qu’est-ce qui m’a conduit dans ce monde infernal?
Je voulais m’évader pour trouver la douceur
Et non un monde fou qui sème la frayeur.
Je dois porter, entier, le poids de la démence
Espérant que le ciel usera de clémence
Pour apaiser les flots, qu’agite la tempête
Heureuse à me convier à son étrange fête.
Je suis désemparé au fond de ce cloaque,
Sur le pont qui frémit, qui frissonne, qui craque,
La fatigue me prend, m’enserre de ses bras,
Je lutte un court instant, évitant le faux-pas,
Ma paupière abaissée lentement se comprime
Puis, sans savoir comment, je sombre dans l’abîme.


oooOooo
 

Ashwaria

Nouveau poète
#2
Il n`y a pas de mots pour decrire la beaute de tes poemes et depuis que j`ai commence a lire tes voyages immobiles, l`envie d`en lire la suite est toujours plus pressante.
Tu m`emportes a chaque fois dans un tourbillon de reves enchanteurs et quand il s`agit de voyages, c`est encore plus flagrant.
Merci pour ces magnifiques moments de lecture.
A bientot, amities,
M